Entretien avec Ireck Hetmanczyk, supporter depuis les années 1950.
Ireck a occupé divers rôles autour et au sein du club. Supporter, bénévole durant 23 ans (secrétariat, gestion de buvette), l’ancien informaticien a animé la toile boraine en créant un site dédié au RFB, puis une page Facebook, actifs jusqu’en 2015. Il reste un passionné attentif à l’actualité du club. En cette saison du centenaire des débuts du foot boussutois, retraçons en sa compagnie les moments marquants de l’histoire du club.
Comment se sont passées les années D2 de 2010 à 2014 ?
Il y a eu un engouement des supporters. Malheureusement, on n’est pas parvenus à élargir le public. On a joué le samedi, le dimanche, on a cherché des solutions pour remplir le stade mais ça n’a pas fonctionné. On a finalement perdu des gens, même quand on était en bonne position pour aller au tour final. Les partenaires sont une chose, mais il est obligatoire d’avoir un public plus large pour tenir le coup.
C’était la première fois que le club accédait à un niveau aussi élevé, c’était formidable, surtout pour la nouvelle génération. Mais pourtant, le meilleur souvenir pour moi et d’autres qui suivent le club depuis plus longtemps, ça reste l’épopée en coupe de Belgique. Car toute la région était excitée, au contraire de la période en D2. J’ai connu les belles années où la buvette était remplie, où on ne pouvait pus faire rentrer quelqu’un.
Nouvelle révolution en 2014-2015, avec la perte du matricule et un redémarrage ambitieux plus bas, la passion reste intacte ?
Les gens étaient déçus, ils ne voulaient pas perdre le matricule. On faisait finalement plus de cas du 167, le matricule de mon cœur qui est parti à Seraing, que du vert et blanc. Mais, fatalement, après on oublie. On voit que l’équipe se remet en route et les gens reviennent. On a tout de suite rejoué la montée, ça a aidé aussi. Le club a souvent été dans les montagnes russes, on atteignait le sommet et on retombait.
Vivre un match au stade, avec les amis, rencontrer les joueurs, c’est ça être supporter. Et si le club marche, on n’hésite pas, on y va. Quand on jouait en D2, on n’avait pas de public. Ici, on a rejoué plus bas avec David Lasaracina et on est parvenus à jouer contre Bruges. On a eu plus de 5000 personnes, en pleine semaine, alors qu’on en avait 800 en D2. Un club huppé attire du monde bien sûr. La recette ? Créer une bonne équipe, bien jouer, se hisser au plus haut, gagner à domicile et avoir des ambitions qui se réalisent.
Après les années en D2, j’ai été dégouté du football pendant un moment. Mais la passion a vite repris le dessus et je n’ai pas pu faire autrement que d’y retourner. Le football c’est le sport bien sûr, mais aussi les amis qu’on veut revoir, pour discuter avec eux, échanger au sujet des joueurs, faire l’équipe à la place de l’entraîneur…