Entretien avec Ireck Hetmanczyk, supporter depuis les années 1950.
Ireck a occupé divers rôles autour et au sein du club. Supporter, bénévole durant 23 ans (secrétariat, gestion de buvette), l’ancien informaticien a animé la toile boraine en créant un site dédié au RFB, puis une page Facebook, actifs jusqu’en 2015. Il reste un passionné attentif à l’actualité du club. En cette saison du centenaire des débuts du foot boussutois, retraçons en sa compagnie les moments marquants de l’histoire du club.
Dès 1986, le club vit son moment de gloire, en coupe de Belgique…
En effet, nous sommes parvenus à nous hisser en demi-finale. C’est ce parcours qui a fait la notoriété de Jean Zarzecki. J’ai suivi tous les matchs. Nous avons été à Saint-Trond, Seraing, Beringen. Battre petit à petit tous les clubs de D2 et un club de D1, Seraing, pour arriver en demi-finale, a drainé énormément de supporters, issus du Borinage tout entier. Ils voyaient dans les Francs Borains un club en devenir.
Quand nous sommes allés à Seraing, je crois qu’il y avait plus de 20 cars. Et quand nous avons atteint la demi-finale, notre stade Saint-Charles était trop petit. Un choix a donc dû être fait entre Mons et La Louvière, et le Tivoli a été choisi. On l’a accepté sans souci, on était en demi-finale, l’engouement était total ! C’est mon plus beau souvenir. Je ne crois pas que le RFB aurait pu aller en finale, car il arrive un moment où on se bat avec le cœur et les autres le font avec la tête. Le Cercle avait de fameux joueurs, c’était le top du football belge et on ne pouvait pas rivaliser avec eux.
Le match le plus intense que j’ai vécu en tant que supporter était le match retour à Seraing. On avait gagné 1-0 à l’aller. Seraing avait beaucoup de bons joueurs et on a tenu le 0-0. C’était pour moi le meilleur match, plus que la demi-finale. On y croyait, et on l’a fait. Certains supporters ne sont revenus que le lendemain, c’est pour vous dire.
Quel a été l’impact de ce parcours sur le club ?
Il a mis le nouveau club fusionné, et le nouveau nom « Francs Borains » choisi par Zarzecki, en lumière. Toute la presse belge a parlé du club, même les Flamands. Ils se demandaient qui nous étions. Boussu a été situé sur la carte grâce au football.
C’est aussi à ce moment qu’on a érigé le stade Vedette, qui ne comportait encore qu’une tribune. Zarzecki avait réussi à faire venir Anderlecht pour l’inauguration. Par la suite, le président, ambitieux, a voulu construire une équipe plus forte pour jouer dans le nouveau stade. Nous avons pris des joueurs de D1, comme Guy Dardenne. Mais on a joué le milieu de tableau de D3, sans parvenir à rééditer les exploits précédents. Le stade était bien rempli de façon régulière, avec pas moins de 3500 personnes. Un chiffre qui va commencer à baisser au fur et à mesure des années.
C’est également à cette période, en 1986-1987, que je suis devenu bénévole. Je travaillais comme informaticien et comptable et Zarzecki m’a sollicité pour intégrer le secrétariat. Je suis rentré au club en même temps que Jacques Letort, qui était le CQ.